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SCÈNE VI.

vous choisissez l’heure la moins propice pour le déranger. — Salut à Vos Seigneuries !

norfolk.

Merci, mon bon lord chambellan.

Le lord chambellan sort. Norfolk ouvre une porte à deux battants. On aperçoit le roi assis, et lisant d’un air pensif.
suffolk.

— Comme il a l’air triste ! il faut qu’il soit bien affligé.

le roi henry.

— Qui est là ? Hein ?

norfolk.

Prions Dieu qu’il ne soit pas fâché.

le roi henry.

— Qui est là, dis-je ? comment osez-vous troubler — nos méditations intimes ? — Qui suis-je ? hein ?

norfolk.

— Un gracieux roi, qui pardonne à toute offense — un tort involontaire. Notre indiscrétion — a pour cause une affaire d’État, pour laquelle nous venons — savoir votre royal bon plaisir.

le roi henry.

Vous êtes par trop hardis. — Allez, je vous ferai connaître vos heures de service. — Est-ce le moment des affaires temporelles ? hein ?

Entrent Wolsey et Campéius.

— Qui est là ? mon bon lord cardinal ?… Ô mon Wolsey, — calmant de ma conscience blessée, — tu es le remède qu’il faut à un roi.

À Campéius.

Vous êtes le bienvenu, — très-savant et révérend sire, dans notre royaume : — usez-en comme de nous.

À Wolsey.

Mon bon lord, ayez grand soin — que ma parole ne soit pas stérile.