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HENRY VIII.

lovell.

— Oh ! milord, si vous étiez aujourd’hui le confesseur — d’une ou deux d’entre elles !

sands.

Je le voudrais : — elles subiraient une pénitence bien douce.

lovell.

Douce, dites-vous ? Et comment ?

sands.

— Aussi douce que pourrait la rendre un lit de plumes.

le lord chambellan.

— Belles dames, vous plairait-il de vous asseoir ? Sir Henry, — placez-vous de ce côté ; je me chargerai de celui-ci. — Sa Grâce va entrer… Non, il ne faut pas que vous geliez ; — deux femmes placées l’une près de l’autre, cela fait froid. — Milord Sands, c’est vous qui les tiendrez éveillées ; — je vous en prie, asseyez-vous entre ces dames.

sands.

Oui, ma foi, — et je remercie Votre Seigneurie… Avec votre permission, belles dames.

Il s’assied entre Anne Bullen et une autre dame.

— S’il m’arrive de divaguer un peu, pardonnez-moi ; — je tiens ça de mon père.

anne.

Est-ce qu’il était fou, monsieur ?

sands.

— Oh ! très-fou, fou furieux, et en amour encore ! — Mais il ne mordait personne ; juste comme moi en ce moment, — il vous eût donné vingt baisers d’un souffle.

Il l’embrasse.
le lord chambellan.

À merveille, milord. — C’est ça ; maintenant vous êtes convenablement assis… Messieurs, — vous ferez pénitence, si ces belles dames — s’en vont mécontentes.