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HENRY VIII.

SCÈNE III.
[Dans le palais.]
Entrent le lord Chambellan et lord Sands.
le lord chambellan.

— Est-il possible que les charmes de la France fourvoient les gens dans de si étranges pratiques ?

sands.

Les modes nouvelles, — si ridicules, — si indignes d’un homme qu’elles soient, sont toujours suivies.

le lord chambellan.

— À ce que je vois, tout le bénéfice que nos Anglais — ont recueilli de leur dernier voyage se réduit — à une ou deux grimaces ; mais elles sont drôles ; — car, quand ils les font, vous jureriez aussitôt — que leurs nez ont été conseillers — de Pépin ou de Clotaire, tant ils ont de majesté.

sands.

— Ils ont tous des jambes neuves, mais boiteuses : — quelqu’un qui ne les aurait jamais vus marcher, croirait que l’éparvin — sévit parmi eux.

le lord chambellan.

Mordieu ! milord, — leurs habits sont d’une coupe si païenne — qu’à coup sûr ils ont usé tout ce qu’ils avaient de chrétien. Eh bien, — quelles nouvelles, sir Thomas Lowell ?

lovell.

Ma foi, milord, — je ne connais de nouveau que l’édit — qu’on vient de flanquer sur la porte de la cour.

le lord chambellan.

Quel en est l’objet ?

lovell.

— La réforme de nos voyageurs galants, — qui encom-