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SCÈNE II.

mouvement ne soit raillé ou dénigré. — il nous faudrait prendre racine là où nous sommes fixés, ou devenir fixes — comme des cariatides de l’État.

le roi henry.

Les choses bien faites, — et faites avec soin, sont à l’abri de ces dangers ; — les choses faites sans précédent ont des conséquences — qui peuvent être dangereuses. Avez-vous un exemple — d’une taxe pareille ? Je crois que non. — Nous ne devons pas arracher nos sujets à nos lois, — et les lier à notre volonté. La sixième partie de chaque fortune ! — Cette contribution fait frémir. Eh ! c’est prendre — à chaque arbre les branches, l’écorce et une partie de son bois ; — nous avons beau lui laisser la racine, dès qu’il est ainsi mutilé, — l’air doit absorber sa sève. Que dans tous les comtés, — où il est question de cet impôt, on envoie par écrit — un complet pardon à tout homme qui en a combattu — la mise en vigueur. Veillez-y, je vous parie ; — je vous charge de ce soin.

wolsey, bas à un secrétaire.

Un mot. — Qu’on écrive dans chaque comté des lettres — annonçant la grâce et le pardon du roi. Le peuple lésé — a de moi une opinion défavorable ; qu’on répande le bruit — que cette révocation et ce pardon — sont dus à notre intercession. Je vous donnerai bientôt des instructions — nouvelles à ce sujet.

Le secrétaire sort.


Entre l’intendant du duc de Buckingham.
la reine marguerite.

— Je suis fâchée que le duc de Buckingham — ait encouru votre déplaisir.

le roi henry.

Beaucoup en sont attristés. — C’est un savant gentilhomme, un très-rare parleur ; — personne n’est redevable