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SCÈNE II.

crève — les poumons de la loyauté et qui a presque la violence — d’une rébellion.

norfolk.

Presque ! — Non, dites tout à fait. Car, sous le coup de ces taxes, — les drapiers, ne pouvant plus maintenir — tout leur monde, ont congédié — les fileurs, les cardeurs, les fouleurs, les tisserands ; ces hommes, — incapables d’un autre métier, forcés par la faim — et par le manque de ressources, attaquant l’événement à la gorge — dans un effort désespéré, sont tous en pleine émeute, — et le Danger sert dans leurs rangs.

le roi henry.

Des taxes ! — de quelle espèce ? Quelles sont ces taxes ? Milord cardinal, — vous qui êtes blâmé ici ainsi que nous, — avez-vous connaissance de ces taxes ?

wolsey.

Sire, ne vous en déplaise, — je ne connais que ce qui est de mon ressort — dans les affaires de l’État, et je n’ai que mon rang dans la colonne — ou bien d’autres emboîtent le pas avec moi.

la reine catherine.

En effet, milord, — vous ne savez pas les choses mieux que d’autres ; mais vous êtes l’auteur des choses — que chacun sait, choses funestes — à tant de gens, qui voudraient ne les avoir jamais connues, mais qui sont — bien forcés de les savoir ! Quant aux exactions — dont mon souverain demande compte, le seul récit — en fait mal ; quiconque les supporte — a les reins brisés sous la charge. On dit — qu’elles sont imaginées par vous ; si cela n’est pas, vous subissez — de bien injustes reproches !

le roi henry.

Encore des exactions ! — Quelle en est la nature ? Voyons, de quelle espèce — sont ces exactions ?