Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
SCÈNE I.

Entre le Cardinal Wolsey ; on porte la bourse devant lui ; des gardes et deux secrétaires, ayant des papiers à la main, l’escortent. En passant, le cardinal fixe sur Buckingham et Buckingham fixe sur le cardinal un regard plein de dédain.
wolsey.

— L’intendant du duc de Buckingham ? Hé ! — où est sa déposition ?

premier secrétaire.

La voici, s’il vous plaît.

wolsey.

— Est-il prêt personnellement ?

premier secrétaire.

Oui, quand il plaira à Votre Grâce.

wolsey.

— Bien ! alors nous en saurons davantage ; et Buckingham — abattra ses grands airs.

Wolsey sort avec son cortége.
buckingham.

— Ce chien de boucher a la gueule venimeuse, et moi, — je n’ai pas le pouvoir de le museler ; par conséquent, le mieux — est de ne pas l’éveiller. La pédanterie d’un gueux — prime le sang d’un noble !

norfolk.

Quoi ! vous vous échauffez ! — Demandez à Dieu de la tempérance ; c’est le seul remède — que réclame votre maladie.

buckingham.

J’ai lu dans son regard — un projet contre moi : son œil est tombé dédaigneusement — sur moi, comme sur un objet abject ; à ce moment — il me porte quelque vilain coup. Il est allé trouver le roi ; — je vais le suivre, et lui faire baisser les yeux.

norfolk.

Arrêtez, milord — et que votre raison discute avec votre