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SCÈNE I.

— don que lui a concédé le ciel et qui lui vaut — la première place après celle du roi.

abergavenny.

Je ne saurais dire — ce que lui a donné le ciel ; je laisse des yeux plus profonds — découvrir ça ; mais je puis voir son orgueil — percer de toutes parts en lui : d’où le tient-il ? — Si ce n’est pas de l’enfer, il faut que le diable soit bien chiche ; — où il faut que, le diable lui ayant donné déjà tout son avoir, il se soit mis — à créer lui-même un nouvel enfer.

buckingham.

Comment diable, — pour cette excursion en France, a-t-il pris sur lui — de désigner, à l’insu du roi, ceux — qui devaient l’accompagner ? Lui-même fait la liste — des gentilshommes, choisissant généralement — ceux à qui il désire imposer une lourde charge — pour un léger honneur ; et une simple lettre de lui, — écrite sans l’avis de l’honorable conseil, — enlève celui qui la reçoit à sa retraite.

abergavenny.

Je sais — de mes parents, trois au moins, qui ont — par ce moyen tellement épuisé leurs fortunes que jamais — ils ne retrouveront leur ancienne aisance.

buckingham.

Oh ! un grand nombre — se sont brisé les reins en emportant sur eux leurs manoirs — pour ce grand voyage. Et à quoi a servi cette vanité ? — Elle n’a amené — qu’un bien pauvre résultat.

norfolk.

Je pense avec douleur — que la paix entre les Français et nous ne vaut pas — ce qu’elle a coûté.

buckingham.

Chaque homme, — après l’affreux orage qui a suivi,