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HENRY VIII.

norfolk.

— Aussi vrai que je tiens à la dignité et que je cherche — l’honnêteté dans l’honneur, les beautés de cette fête — perdraient de leur éclat dans le meilleur récit ; — pour elle, pas d’autre langue que celle de l’action. Tout était royal. — Rien n’était en désaccord avec la disposition suprême ; — l’ordre mettait chaque chose en son jour ; l’ensemble avait — dans le détail son plein effet.

buckingham.

Qui a dirige tout cela ? — je veux dire, qui a mis en mouvement le corps et les membres — de ce grand gala ?

norfolk.

Devinez : — quelqu’un, certes, qui n’annonçait aucune disposition — pour une affaire de ce genre.

buckingham.

Qui donc, je vous prie, milord ?

norfolk.

— Tout cela a été réglé par le rare discernement — du très-révérend cardinal d’York.

buckingham.

— Le diable l’assiste ! il n’y a pas de pâle où il ne fourre — son doigt ambitieux. Qu’avait-il — à se mêler de ces vanités effrénées ? Je m’étonne — que ce tas de graisse puisse avec sa seule masse — absorber les rayons du soleil bienfaisant — et en frustrer toute la terre.

norfolk.

Assurément, monsieur, — il y a en lui l’étoffe qu’il faut pour obtenir de tels succès. — Car, n’étant pas appuyé par une série d’ancêtres dont la noblesse — puisse lui frayer la voie, ni recommandé — par de grands services rendus à la couronne, ni soutenu — par d’éminents alliés, pareil à l’araignée — tirant sa toile d’elle-même, il nous démontre — qu’il fait son chemin par la force de son propre mérite,