Édouard est-il votre roi légitime ? Car je répugnerais — à me lier avec un prince qui ne serait pas légitimement désigné.
— J’engage sur sa légitimité ma réputation et mon honneur.
— Mais est-il agréable aux yeux du peuple ?
— Il l’est d’autant plus que Henry n’a pas été heureux.
— Encore un mot. Toute dissimulation mise à part, — dis-moi franchement la mesure de son amour — pour notre sœur Bonne.
C’est un sentiment — digne d’un monarque comme lui. — Moi-même je l’ai souvent entendu dire et jurer — que son amour était une plante immortelle, — enracinée dans le terrain de la vertu, — qui multiplierait les feuilles et les fruits au soleil de sa beauté, — inaccessible au ressentiment, mais qui ne résisterait pas au dédain, — si madame Bonne ne le payait pas de retour.
— Maintenant, sœur, dites-nous votre résolution définitive.
— Consentement ou refus, votre réponse sera la mienne.
— Pourtant j’avouerai que souvent déjà, — quand j’entendais vanter les mérites de votre roi, — mon oreille a incliné ma raison vers la sympathie.
— Eh bien, Warwick, voici : Notre sœur sera la femme