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HENRY VI.

puyant le duc d’York ; — dans toutes les villes qu’il traverse, — il le proclame roi, et on accourt en foule à lui. — Rangez votre armée, car ils sont tout près.

clifford, au roi.

— Je souhaiterais que Votre Altesse voulût quitter le champ de bataille ; — la reine a meilleur succès quand vous êtes absent.

la reine marguerite.

— Oui, mon bon seigneur ; laissez-nous à notre fortune.

le roi henry.

— Eh ! votre fortune est aussi la mienne ; donc je reste.

northumberland.

— Que ce soit donc avec la résolution de combattre.

le prince de galles.

— Mon royal père, encouragez donc ces nobles lords, — et animez ceux qui combattent pour votre défense. — Tirez l’épée, bon père, et criez : Saint Georges !


Marche militaire. Entrent Édouard, George, Richard, Warwick, Norfolk, Montague et des soldats.
édouard.

— Eh bien, parjure Henry, veux-tu demander grâce à genoux, — et mettre ton diadème sur ma tête, — ou affronter les mortels hasards d’un combat ?

la reine marguerite.

— Va tancer tes mignons, insolent marmouset ! — Il te sied bien de tenir un langage aussi hardi — devant ton souverain, ton roi légitime !

édouard.

— C’est moi qui suis son roi, et c’est à lui de fléchir le genou. — Il m’a, de son libre consentement, adopté pour héritier ; — depuis, il a violé son serment ; car, à ce que j’apprends, — vous qui êtes le vrai roi, quoique ce soit lui qui porte la couronne, — vous l’avez obligé, par un