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HENRY VI.

warwick.

— Eh ! c’est pour cela que Warwick est venu vous chercher ; — c’est pour cela que vient mon frère Montague. — Attention, milords. L’altière et insolente reine, — de concert avec Clifford, le hautain Northumberland, — et maints autres fiers oiseaux de la même volée, — a pétri le flexible roi comme une cire. — Il avait juré que vous seriez son successeur ; — son serment est enregistré au parlement ; — eh bien, toute la bande est allée à Londres — pour annuler ce serment et tout — ce qui peut faire obstacle à la maison de Laucastre. — Leurs forces s’élèvent, je crois, à trente mille hommes. — Maintenant, si le contingent de Norfolk et le mien, — et tous les partisans que toi, brave comte de March, — tu peux te procurer parmi les fidèles Gallois, — peuvent porter notre armée seulement à vingt-cinq mille hommes, — en avant ! Nous marchons droit sur Londres, — et, montant une fois encore nos destriers écumants, — nous nous écrions une fois encore : Sus à l’ennemi ! — bien résolus cette fois à ne plus reculer ni fuir.

richard.

— Oui, à présent, c’est bien le grand Warwick que j’entends parler. — Puisse-t-il ne plus jamais voir un jour de soleil — celui qui réclamera la retraite, quand Warwick lui ordonnera de tenir !

édouard.

— Lord Warwick, c’est sur ton épaule que j’entends m’appuyer ; — et si tu tombes, ce qu’à Dieu ne plaise, — il faudra, le ciel m’en préserve ! qu’Édouard tombe aussi.

warwick.

— Tu n’es plus comte de Marc, mais duc d’York. — Le degré prochain, c’est le trône d’Angleterre. — Car tu seras proclamé roi d’Angleterre — dans tous les bourgs que nous traverserons ; — et celui qui de joie ne jettera pas son bonnet en l’air, — paiera cette offense de sa tête.