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SCÈNE IV.

C’est toi que je prie : doux Clifford, aie pitié de moi !

clifford.

— Toute la pitié qu’il y a dans la pointe de mon épée.

rutland.

— Je ne t’ai jamais fait de mal : pourquoi veux-tu me tuer ?

clifford.

— Ton père m’en a fait.

rutland.

Mais c’était avant que je fusse né. — Tu as un fils ; au nom de ce fils, aie pitié de moi, — de peur qu’en expiation, comme Dieu est juste, — il ne soit assassiné aussi misérablement que moi. — Ah ! laisse-moi vivre en prison tous mes jours ; — et si je te donne aucun sujet de colère, — alors fais-moi mourir ; car maintenant tu n’as aucun motif.

clifford.

Aucun motif ! — Ton père a tué mon père : donc meurs.

Il poignarde Rutland.
rutland.

Dii faciant, laudis summa sit ista tuœ !

Il meurt.
clifford.

— Plantagenet ! j’arrive, Plantagenet ! — Le sang de ton fils figé sur mon épée — en rouillera la lame jusqu’à ce que ton sang — s’y coagule avec lui et que je les essuie tous deux.

Il sort.

SCÈNE IV.
[Même lieu.]
Alarme. Entre York.
york.

— L’armée de la reine est maîtresse du champ de bataille ; — mes deux oncles ont été tués en venant à ma