toi, ne va pas à une couronne, — ta main est faite pour étreindre un bâton de pèlerin, — et non pour donner prestige au sceptre formidable d’un prince ! — C’est à moi de ceindre mon front de cet or-là, — à moi dont le sourire et la moue, comme la lance d’Achille, — peuvent alternativement tuer et guérir. — Voici une main propre à tenir un sceptre — et imposer le contrôle des lois. — Fais-moi place ; par le ciel, tu ne régneras plus — sur celui que le ciel a créé pour régner sur toi.
— Ô monstrueux traître !… je t’arrête, York, — pour crime de haute trahison envers le roi et la couronne. — Obéis, traître audacieux ; demande grâce à genoux.
— Tu veux que je m’agenouille ? Laisse-moi d’abord demander à mes gens — s’ils pourraient souffrir que je fléchisse le genou devant un homme… — L’ami, va chercher mes fils pour qu’ils soient ma caution.
— Je sais qu’avant de me laisser aller en prison, — ils engageront leurs épées pour me délivrer.
— Qu’on mande ici Clifford ; qu’on lui dise de venir sur-le-champ — nous dire si les enfants bâtards d’York — peuvent être caution pour leur traître de père.
— Ô Napolitaine au sang vicié, — rebut de Naples, sanglant fléau de l’Angleterre, — les fils d’York, tes supérieurs par la naissance, — seront la caution de leur père ; et gare à ceux — qui refuseraient un tel gage !
— Tenez, les voici ; je réponds qu’ils me feront honneur.