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HENRY VI.

le roi henry.

— Comment t’appelles-tu ? et quelle est ta condition ?

iden.

— J’ai nom Alexandre Iden, — pauvre écuyer de Kent, qui aime son roi.

buckingham, au roi.

— Sous votre bon plaisir, milord, il ne serait pas mal — de le créer chevalier pour un si grand service.

le roi henry.

— Iden, à genoux.

Iden s’agenouille.

Relève-toi chevalier. — Nous te donnons mille marcs pour récompense, — et voulons que tu sois désormais attaché à notre personne.

iden.

— Puisse Iden vivre pour se rendre digne d’une telle faveur, — et ne vivre que fidèle à son roi !

le roi henry.

Regarde, Buckingham ! voici Somerset qui vient avec la reine ; — va lui dire de se cacher vite, que le duc ne le voie pas.


Entrent la reine Marguerite et Somerset.
la reine marguerite.

— Pour mille York, il ne cachera pas sa tête, — mais il restera hardiment à l’affronter en face.

york.

— Comment ! Somerset est en liberté ! — Alors, York, déchaîne tes pensées longtemps emprisonnées, — et que ta langue soit d’accord avec ton cœur ? — Endurerai-je la vue de Somerset ? — Roi faux ! pourquoi m’as-tu manqué de parole, — toi qui sais combien peu je puis souffrir l’outrage ? — Je t’ai appelé roi ? Non, tu n’es pas roi ; — tu n’es pas capable de gouverner ni de dominer des multitudes, — toi qui n’oses ni ne peux dominer un traître. — Ta tête, à