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HENRY VI.

SCÈNE XVII.
[Smithfield.]
Fanfare d’alarme. Entrent d’un côté Cade et ses compagnons, de l’autre les bourgeois et les troupes du roi, commandés par Mathieu Gough. Combat. Les bourgeois sont mis en déroute, et Mathieu Gougb est tué.
cade.

C’est ça, mes maîtres… Maintenant, que quelques-uns aillent démolir l’hôtel de Savoie ; d’autres aux écoles de droit ; abattez tout.

dick.

J’ai une demande à adresser à Votre Seigneurie.

cade.

Quand ce serait une seigneurie, tu l’auras pour ce mot-là.

dick.

Je demande que les lois de l’Angleterre émanent de votre bouche.

john, à part.

Par la messe, ce seront des lois sanglantes ; car il a reçu un coup de lance dans la bouche, et elle n’est pas guérie encore.

smith, à part.

Bah ! John, ce seront des lois puantes ; car il s’empuante l’haleine à manger du fromage grillé.

cade.

J’y ai pensé, cela sera ainsi. Allez, brûlez tous les recors du royaume ; ma bouche sera le parlement d’Angleterre.

john, à part.

Alors nous aurons des statuts mordants, à moins qu’on ne lui arrache les dents.

cade.

Et dorénavant toutes choses seront en commun.