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SCÈNE XIII.

mon père, et les briques sont encore là vivantes pour l’attester ; ne le niez donc pas.

stafford.

— Et vous ajoutez foi aux paroles de ce vil manœuvre, qui ne sait ce qu’il dit !

tous.

Oui, morbleu, oui ; ainsi, allez-vous-en.

william stafford.

Jack Cade, le duc d’York vous a fait la leçon.

cade, à part.

Il ment, car j’ai moi-même inventé tout ça.

Haut.

Va, l’ami, dis au roi de ma part que, par considération pour son père, Henry cinquième, au temps de qui les enfants jouaient à la fossette avec des écus français, je consens à ce qu’il règne ; mais je veillerai sur lui comme protecteur.

dick.

Et, en outre, nous voulons la tête de lord Say, qui a vendu le duché du Maine.

cade.

Et vous avez raison ; car par là l’Angleterre est estropiée, et elle serait obligée de marcher avec un baton, si ma puissance ne la soutenait pas. Rois, mes frères, je vous dis que lord Say a châtré l’État et l’a fait eunuque ; et, qui plus est, il sait parler français ; donc c’est un traître.

stafford.

Ô grossière et misérable ignorance !

cade.

Eh ! répliquez à ceci, si vous pouvez : les Français sont nos ennemis ; or, je le demande, celui qui parle le langage d’un ennemi peut-il être un bon conseiller, ou non ?

tous.

Non, non ; et par conséquent nous voulons sa tête.