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LE ROI, remettant un papier à chacun.

— Eh bien, Richard, comte de Cambridge, voici la vôtre ; — voici la vôtre, lord Scroop de Masham ; et vous, messire chevalier, — Grey de Northumberland, recevez la vôtre… — Lisez, et sachez que je sais tout votre mérite… — Milord de Westmoreland, mon oncle Exeter, — nous nous embarquerons ce soir.

Regardant les trois conspirateurs.

Eh bien ! qu’y a-t-il donc, messieurs ? — que voyez-vous dans ces papiers que vous changez — ainsi de couleur ? Voyez comme ils pâlissent ! — Leurs joues sont de papier… Çà, que lisez-vous là — qui vous effare ainsi et chasse le sang — de votre visage ?

cambridge.

Je confesse ma faute, — et me livre à la merci de Votre Altesse.

grey et scroop.

Que nous invoquons tous.

le roi.

— Cette merci, qui naguère encore vivait en nous, — vos propres conseils l’ont étouffée et tuée. — Vous ne devriez pas, par pudeur, parler de merci ; — car vos propres raisons se retournent contre vous — comme des chiens dévorants contre leurs maîtres. — Voyez-vous, mes princes, et vous, mes nobles pairs, — ces monstres anglais ! Ce milord de Cambridge que voici, — vous savez combien notre affection était prompte — à le parer de toutes les dignités — qui pouvaient l’honorer ! Et cet homme — a, pour quelques légers écus, comploté à la légère, — et juré aux agents de la France — de nous tuer ici à Southampton. Serment — que ce chevalier, non moins notre obligé — que Cambridge, a fait également.

Il montre Grey.

Mais, oh ! — que te dirai-je à toi, lord Scroop ? cruelle