Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sainte paix soit conclue — entre les royaumes de France et d’Angleterre.

le roi henry.

— Que pense Votre Grâce de cette motion ?

glocester.

— Je l’approuve, milord, comme le seul moyen — d’arrêter l’effusion de notre sang chrétien, — et de rétablir la tranquillité des deux côtés.

le roi henry.

— Oui, ma foi, mon oncle ; car je l’ai toujours pensé, — c’est une chose impie et contre nature, — qu’un conflit si barbare et si sanguinaire — règne entre les adeptes de la même foi.

glocester.

— De plus, milord, pour former plus vite — et resserrer plus solidement le nœud de cette alliance, — le comte d’Armagnac, qui touche de près à Charles, — un homme de grande autorité en France, — offre à Votre Grâce sa fille unique — en mariage avec une dot large et somptueuse.

le roi henry.

— En mariage, mon oncle ! hélas ! je suis bien jeune ; — et mes études et mes livres me conviennent bien mieux — que de tendres ébats avec une amante. — Pourtant, faites entrer les ambassadeurs, — et que chacun reçoive la réponse qui vous plaira ; — je serai satisfait de tout choix — tendant à la gloire de Dieu et au bien de mon pays.


Entrent un légat et deux ambassadeurs, accompagnés de Winchester, en habit de cardinal.


exeter.

— Quoi ! milord de Winchester est installé, et élevé au rang de cardinal ! — Je m’attends alors à l’accomplis-