— Avec lui, milord, car il m’a outragé.
— Quel est cet outrage dont vous vous plaignez tous deux ? — Commencez par me le faire connaître, et puis je vous répondrai.
— En traversant la mer d’Angleterre en France, — cet homme, dans un langage acerbe et moqueur, — m’a reproché la rose que je porte, — disant que la couleur sanguine de ses feuilles — représentait le rouge qui monta aux joues de mon maître, — un jour qu’il s’obstinait à contester la vérité, — dans une certaine question de droit, — débattue entre le duc d’York et lui ; — il a ajouté bien d’autres paroles indignes et offensantes ; — et c’est pour faire justice de ces grossières insultes, — et pour défendre l’honneur de mon seigneur, — que je réclame le bénéfice de la loi des armes.
— Et je fais la même demande, noble lord. — Car il a beau, par une explication menteuse et spécieuse, — mettre un vernis sur son insolence ; — sachez, milord, que j’ai été provoqué par lui ; — et il s’est le premier récrié contre cet emblème…
— En déclarant que la pâleur de cette fleur — trahissait la pusillanimité de mon maître.
— Cette malveillance ne cessera donc jamais, Somerset ?
— Votre rancune personnelle percera toujours, milord d’York, — si hypocritement que vous la refouliez.
— Dieu bon ! quelle frénésie domine le cerveau ma-