toujours résolus dans les plus graves extrémités. — Celui-là donc qui n’est pas doué de la sorte — usurpe le nom sacré de chevalier, — profanant cet ordre très-honorable, — et devrait (si je suis apte à en juger) — être à jamais dégradé, comme un rustre né sous la haie — qui prétendrait être d’un noble sang.
— Opprobre de tes compatriotes ! tu entends ton arrêt ; — plie donc vite bagage, toi qui fus chevalier ; — désormais nous te bannissons sous peine de mort.
— Et maintenant, milord protecteur, voyez la lettre — qui nous vient de notre oncle le duc de Bourgogne.
— Que veut dire Sa Grâce, qu’elle a changé sa formule ? — Rien que cette adresse familière et leste : Au Roi ! — A-t-il oublié que ce roi est son souverain ? — Cette suscription insolente — indique-t-elle un changement dans ses sympathies ? — Qu’y a-t-il là ?
Il lit.
Pour des causes spéciales, — ému de compassion par le désastre de mon pays, — ainsi que par les plaintes touchantes — de ceux que dévore votre oppression, — j’ai abandonné votre faction funeste, — et me suis allié à Charles, le roi légitime de France.
— Ô monstrueuse trahison ! se peut-il — que l’alliance, l’amitié, les serments — aient pu recéler une aussi perfide intrigue !
— Quoi ! mon oncle de Bourgogne déserte !
— Oui, milord, et il est devenu votre ennemi.
— Est-ce là tout ce que cette lettre contient de plus mauvais ?