terreur il a été pour la France. — Mais, milords, dans notre sanglante tuerie, — je m’étonne que nous n’ayons rencontré ni Sa Grâce le Dauphin, — ni son nouveau champion, la vertueuse Jeanne d’Arc, — ni aucun de ses perfides confédérés.
— On croit, lord Talbot, qu’au commencement de la bataille, — chassés soudain de leurs lits somnolents, — ils ont, en perçant les rangs des hommes d’armes, — sauté par-dessus les remparts pour se réfugier dans la campagne.
— Moi-même, autant que j’ai pu distinguer — à travers la fumée et les vapeurs crépusculaires de la nuit, — je suis sûr d’avoir mis en fuite le Dauphin et sa ribaude, — comme ils accouraient bras dessus bras dessous, — ainsi qu’un couple de tendres tourtereaux, — qui ne peuvent se séparer ni jour ni nuit. — Quand tout sera mis en ordre ici, — nous les poursuivrons avec toutes nos forces.
— Salut, milords ! Quel est dans ce cortége princier — celui qu’on nomme le martial Talbot, pour tant de hauts faits — vantés par tout le royaume de France ?
— Voici Talbot : qui veut lui parler ?
— Une vertueuse dame, la comtesse d’Auvergne, — modeste admiratrice de ta renommée, — te supplie par ma voix, bon lord, de daigner — la visiter dans son pauvre château, — afin qu’elle puisse se vanter d’avoir vu l’homme — dont la gloire remplit le monde de son bruyant éclat.