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charles, à Jeanne.

— Est-ce là ton savoir, perfide donzelle ? — Ne nous as-tu leurrés tout d’abord, — en nous procurant un léger gain, — que pour nous infliger en ce moment une perte décuple ?

la pucelle.

— Pourquoi Charles s’impatiente-t-il contre son amie ? — Voulez-vous qu’à tout moment mon pouvoir soit égal ? — Endormie ou réveillée, faut-il que je triomphe toujours, — sous peine d’être blâmée et accusée par vous ? — Imprévoyants soldats, si vous aviez fait bonne garde, ce revers soudain ne serait pas arrivé.

charles.

— Duc d’Alençon, c’est votre faute : — étant capitaine du guet cette nuit, — vous auriez dû mieux veiller à votre importante fonction.

alençon.

— Si tous vos quartiers avaient été aussi sûrement gardés — que celui dont j’avais le commandement, — nous n’aurions pas été aussi honteusement surpris.

le bâtard.

— Le mien était sûrement gardé.

rené.

Et le mien aussi, monseigneur.

charles.

— Quant à moi, la plus grande partie de cette nuit, — je l’ai employée à parcourir en tous sens — le quartier de la Pucelle et ma propre division, — relevant partout les sentinelles. — Comment donc et par où ont-ils pu pénétrer ?

la pucelle.

— Ne demandez plus, messeigneurs, — comment et par où. Il est sûr qu’ils ont trouvé un point — faiblement gardé, où s’est effectuée l’escalade. — Et maintenant il ne