Mon suzerain, voici un coquin, un traître qui, j’en préviens Votre Grâce, a frappé le gant que Votre Majesté a enlevé du heaume d’Alençon.
Mon suzerain, ce gant est à moi ; voici le pareil. Or, celui à qui je l’ai donné en échange a promis de le porter à son chapeau ; j’ai promis de le frapper, s’il le faisait ; j’ai rencontré cet homme avec mon gant à son chapeau, et j’ai fait honneur à ma parole.
Votre Majesté reconnaît maintenant, sauf la vaillance de Votre Majesté, quel fieffé coquin, quel gueux, quel pouilleux chenapan c’est là. Votre Majesté, j’espère, va attester, prouver et certifier que ce gant est le gant d’Alençon que Votre Majesté m’a remis ; en conscience, la.
— Donne-moi ton gant, soldat ; tiens, voilà le pareil : — c’est moi effectivement que tu as promis de frapper ; — et tu m’as adressé les invectives les plus amères. —
N’en déplaise à Votre Majesté, que son cou en réponde, s’il y a encore une loi martiale dans l’univers.
— Comment peux-tu me faire réparation ? —
Toutes les offenses, mon suzerain, viennent du cœur ; et jamais il n’est rien venu de mien qui puisse offenser Votre Majesté.
— C’est bien nous-même que tu as outragé.
Votre Majesté n’était plus elle-même ; vous m’aviez tout l’air d’un simple soldat ; j’en atteste la nuit, vos vête-