Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 9.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
SCÈNE III.

volumnie.

— Il écrasera sous son genou la tête d’Aufidius, — et lui passera sur le cou.


Entre Valérie, introduite par la suivante et suivie de son huissier.
valérie.

Mesdames, bonjour à toutes deux !

volumme.

Chère madame !

virgilie.

Je suis bien aise de voir Votre Grâce !

valérie.

Comment allez-vous toutes deux ? Vous êtes des ménagères émérites. Que cousez-vous là ? Joli ouvrage, en vérité… Comment va votre petit garçon ?

virgilie.

Je vous remercie ; fort bien, bonne madame.

volumnie.

Il aime mieux regarder des épées et entendre un tambour que de voir son maître d’école.

virgilie.

Sur ma parole, il est tout à fait le fils de son père : c’est un bien joli enfant, je vous jure. Croiriez-vous que, mercredi dernier, je suis restée toute une demi-heure à le regarder ? Il a un air si résolu ! Je le voyais courir après un papillon doré ; il l’a pris, l’a lâché, a recouru après, l’a repris, puis l’a relâché et rattrapé encore ; alors, exaspéré, soit par une chute qu’il avait faite, soit par toute autre raison, il l’a déchiré à belles dents : oh ! je vous garantis qu’il l’a déchiqueté !

volumnie.

Une boutade comme en a son père !

valérie.

Vraiment, là, c’est un noble enfant.