Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 9.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
CORIOLAN.

ménénius.

C’est étrange.

marcius, à la foule.

— Allons, retournez chez vous, racaille.


Entre un messager.
le messager.

— Où est Caïus Marcius ?

marcius.

Ici. De quoi s’agit-il ?

le messager.

— La nouvelle, monsieur, c’est que les Volsques ont pris les armes.

marcius.

— J’en suis bien aise : nous allons avoir le moyen de dégorger — un superflu fétide… Voici l’élite de nos anciens.


Entrent Cominius, Titus Lartius, vieillard en cheveux blancs, et d’autres sénateurs ; puis Junius Brutus et Sicinius Velutus.
premier sénateur.

— Marcius, vous nous avez dit vrai : — les Volsques ont pris les armes.

marcius.

Ils ont un chef, — Tullus Aufidius, qui vous donnera de la besogne. — J’ai la faiblesse d’être jaloux de sa vaillance : — et si je n’étais moi, — c’est lui que je voudrais être.

cominius.

Vous vous êtes déjà mesurés.

marcius.

— Quand la moitié du monde serait aux prises avec l’autre, et quand il — serait de mon parti, je passerais à l’ennemi, rien que pour faire — la guerre contre lui : c’est un lion — que je suis fier de relancer.