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NOTES.

le bienvenu à notre cour ; — vous aussi, soyez le bienvenu près de moi, bon Perillus, — miroir de vertu et de vraie loyauté !

leir.

— Oh ! il a été pour moi l’ami le plus dévoué — que jamais homme ait eu dans l’adversité.

perillus.

— Ma langue est impuissante à dire ce que ressent mon cœur, — tant je suis transporté par l’excès de la joie.

le roi de gaule.

— Vous avez tous parlé. Laissez-moi maintenant dire ma pensée — et conclure en peu de mots cette importante matière.

Il s’agenouille.

— Si jamais mon cœur se livre à la joie, — si jamais une vraie satisfaction règne dans mon cœur, — avant que j’aie extirpé cette race de vipères — et restitué à mon père sa couronne, — que je sois traité comme le plus vil parjure — qui ait jamais porté la parole depuis le commencement du monde !

Il se relève.
monfort.

— Que je fasse ma prière aussi, moi qui n’ai jamais prié.

Il s’agenouille.

— Si jamais, après avoir revu la terre bretonne, — comme je présume le faire avant peu, — je m’en reviens ici sans fillette, — puissé-je être châtré pour ma récompense !

le roi.

— Allons ! courons aux armes pour redresser ce tort. — Il me tarde d’être là-bas.

Tous sortent.
(Extrait de La Vraie Chronique du roi Leir.)

(75) Tout ce dialogue entre Kent et le gentilhomme est omis dans l’édition de 1623.

(76) L’édition de 1623 supprime cette réplique et l’observation de Régane qui la suit. D’après le texte de cette édition, Edmond ne cherche pas à éluder par des paroles vagues la question que lui pose son interlocutrice. À la demande de Régane : « N’avez-vous jamais pris la place de