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SCÈNE VI.


Entrent le duc de Cornouailles, Régane et leur suite.
cornouailles.

— Eh bien, mon noble ami, depuis mon arrivée ici, — c’est-à-dire depuis un moment, j’ai appris d’étranges nouvelles.

régane.

— Si cela est, trop faibles sont tous les châtiments — qui peuvent atteindre le criminel. Comment va milord ?

glocester.

— Ô madame ! mon vieux cœur est brisé, est brisé !

régane.

— Quoi ! le filleul de mon père attenter à vos jours ! — Celui que mon père a nommé ! Votre Edgar !

glocester.

— Ô milady ! milady ! C’est ce que ma honte aurait voulu cacher !

régane.

— N’était-il pas le compagnon de ces chevaliers libertins — qui escortent mon père ?

glocester.

Je ne sais pas, madame… — C’est trop coupable, trop coupable.

edmond.

Oui, madame, il était de cette bande.

régane.

— Je ne m’étonne plus alors de ses mauvaises dispositions : — ce sont eux qui l’auront poussé à tuer le vieillard, — pour pouvoir dissiper et piller ses revenus. — Ce soir même un avis de ma sœur m’a — pleinement informée de leur conduite ; et je suis si bien avertie, — que, s’ils viennent pour séjourner chez moi, — je n’y serai pas.

cornouailles.

Ni moi, je t’assure, Régane… — Edmond, j’apprends