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SCÈNE IV.

kent, à l’intendant.

Allons, messire, levez-vous et détalez. Je vous apprendrai les distances. Détalez, détalez. Si vous voulez mesurer encore une fois votre longueur de bélître, restez… Détalez donc, vous dis-je ! Êtes-vous raisonnable ? Vite !

Il pousse Oswald dehors.
lear.

Ah ! mon aimable valet, je te remercie : voici des arrhes sur ce service.

Il lui donne sa bourse.


Entre le fou.
le fou.

Je veux le rétribuer, moi aussi !

Offrant à Kent son bonnet.

Voici mon bonnet d’âne.

lear.

Eh bien, mon drôle mignon, comment vas-tu ?

le fou, à Kent.

L’ami, prenez donc mon bonnet d’âne.

kent.

Pourquoi, fou ?

le fou.

Pourquoi ? Parce que vous prenez le parti d’un disgracié !… Ah ! si tu ne sais pas sourire du côté où souffle le vent, tu attraperas bien vite un rhume. Tiens ! voici mon bonnet d’âne.

Montrant Lear.

Oui-da, ce compagnon a banni deux de ses filles et a donné la bénédiction à la troisième, malgré lui : si tu t’attaches à lui, tu dois absolument porter mon bonnet d’âne… Comment va, m’n oncle ? Je voudrais avoir deux bonnets d’âne, si j’avais deux filles !