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CORIOLAN.

le messager.

— Bonne nouvelle ! bonne nouvelle ! Les dames ont prévalu, — les Volsques ont délogé et Marcius est parti. — Jamais plus heureux jour ne réjouit Rome, — non, pas même le jour qui vit l’expulsion des Tarquins.

sicinius.

Ami, — es-tu certain que ce soit vrai ? est-ce bien certain ?

le messager.

— Aussi certain qu’il l’est pour moi que le soleil est du feu. — Où étiez-vous donc caché, que vous mettez cela en doute ? — Jamais la marée montante ne s’engouffra sous une arche — plus éperdûment que la foule rassurée à travers nos portes. Écoutez !

On entend le son des trompettes et des hautbois, mêlé au bruit des tambours et aux acclamations du peuple.

— Les trompettes, les saquebuttes, les psaltérions, les fifres, — les tambourins, les cymbales et les acclamations des Romains — font danser le soleil. Écoutez !

Nouvelles acclamations.
ménénius.

Voilà une bonne nouvelle. — Je vais au-devant de ces dames. Cette Volumnie — vaut toute une ville de consuls, de sénateurs, de patriciens, — et de tribuns comme vous, — toute une mer, tout un continent. Vous avez été heureux dans vos prières aujourd’hui. — Ce matin, pour dix mille de vos gosiers, — je n’aurais pas donné une obole. Écoutez, quelle joie !

Acclamations et musique.
sicinius.

— Que les dieux vous bénissent pour ce message !… Et puis, — acceptez ma gratitude.

le messager.

Monsieur, nous avons tous — grand sujet d’être grandement reconnaissants.