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CORIOLAN.

À Cominius.

— Et Aufidius est avec lui ?

Aux citoyens.

Vous voilà donc, — vous qui infectiez l’air d’une nuée — de bonnets fétides et graisseux, en acclamant de vos huées — l’exil de Coriolan. À présent, il revient ; — et il n’est pas un cheveu sur la tête de son dernier soldat — qui ne doive vous fouetter : tous les badauds, — comme vous, qui jetaient leurs bonnets en l’air, il va les assommer, — pour les payer de leurs suffrages. N’importe ; — quand il nous consumerait tous en un seul tison, — nous l’avons mérité.

les citoyens.

— Vraiment, nous apprenons de terribles nouvelles !

premier citoyen.

Pour ma part, — quand j’ai dit : Bannissons-le, j’ai dit que c’était dommage.

deuxième citoyen.

Et moi aussi.

troisième citoyen.

Et moi aussi ; et, à parler franchement, bon nombre d’entre nous en ont dit autant. Ce que nous avons fait, nous l’avons fait pour le mieux ; et, bien que nous ayons volontiers consenti à son bannissement, c’était pourtant contre notre volonté.

cominius.

— Vous êtes de belles gens, avec vos voix !

ménénius.

Vous avez fait — de la belle besogne, vous et votre meute !

À Cominius.

Irons-nous au Capitole ?

cominius.

Oui, oui : ne le faut-il pas ?

Sortent Cominius et Ménénius.