Du consul ? quel consul ?
— Le consul Coriolan.
Lui, consul !
Non, non, non, non, non.
— Avec la permission des tribuns et la vôtre, bon peuple, — j’implore la faveur de dire un mot ou deux : — le pis qui vous en puisse advenir — sera la perte d’un moment.
Parlez donc brièvement ; — car nous sommes déterminés à en finir — avec cette vipère, avec ce traître ! À le bannir — il n’y aurait que des dangers ; le garder ici, — ce serait notre perte certaine : il est donc arrêté — qu’il mourra ce soir.
Aux dieux bons ne plaise — que notre illustre Rome, dont la gratitude — envers ses fils méritants a pour registre — le livre même de Jupiter, en vienne, mère dénaturée, — à dévorer ses enfants !
— C’est un mal qui doit être coupé à la racine.
— Oh ! ce n’est qu’un membre malade : — le couper serait mortel, le guérir est aisé. — Quel tort a-t-il eu envers Rome, qui mérite la mort ? — Celui de tuer nos ennemis ? Le sang qu’il a perdu, — (et il en a perdu, j’ose le dire, bien plus — qu’il ne lui en reste), il l’a versé pour son pays. — Si son pays lui faisait perdre le reste, — ce serait