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CORIOLAN.

lissement — mutile la juste raison, et prive le gouvernement — de l’unité qui lui est nécessaire : — il le rend impuissant à faire le bien, — en le soumettant au contrôle du mal.

brutus.

Il en a dit assez.

sicinius.

— Il a parlé comme un traître et subira — la peine des traîtres.

coriolan.

— Misérable ! que le mépris t’écrase !… — Qu’a besoin le peuple de ces chauves tribuns ? — Il s’appuie sur eux pour refuser obéissance — à la plus haute magistrature. C’est dans une rébellion, — où la nécessité, et non l’équité fit loi, — qu’ils ont été élus. À une heure plus propice, — déclarons nécessaire ce qui est équitable, — et renversons leur pouvoir dans la poussière.

brutus.

— Trahison manifeste !

sicinius.

Lui consul ? jamais !

brutus.

— Édiles, holà !… qu’on l’appréhende.

sicinius, à Brutus.

— Allez appeler le peuple…

Brutus sort.

Au nom duquel — je t’arrête, moi, comme un traître novateur, — un ennemi du bien public. Obéis, je te l’ordonne, — et suis-moi pour rendre les comptes.

Il s’avance sur Coriolan.
coriolan.

Arrière, vieux bouc !

les sénateurs et les patriciens.

— Nous sommes tous sa caution.