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CORIOLAN.

sicinius, barrant le chemin à Coriolan.

N’allez pas plus loin.

coriolan.

— Eh ! qu’est-ce à dire ?

brutus.

— Il y aurait danger à avancer : n’allez pas plus loin.

coriolan.

— Quelle est la cause de ce revirement ?

ménénius.

La raison ?

cominius, montrant Coriolan.

— N’est-il pas l’élu des nobles et de la commune ?

brutus.

— Non, Cominius.

coriolan.

N’ai-je obtenu que des voix d’enfants ?

premier sénateur.

— Tribuns, rangez-vous : il va se rendre sur la place publique.

brutus.

— Le peuple est exaspéré contre lui.

sicinius.

Arrêtez, — ou tout s’écroule dans une catastrophe.

coriolan.

Voilà donc votre troupeau ! — Sont-ils dignes d’avoir une voix, ceux qui peuvent accorder leurs suffrages — et les rétracter aussitôt ! Qu’est-ce donc que votre autorité ? — Puisque vous êtes leurs bouches, que ne contenez-vous leurs dents ? — N’est-ce pas vous qui les avez irrités (9) ?

ménénius.

Du calme ! du calme !

coriolan.

— C’est un parti pris, un complot prémédité — d’enchaîner la volonté de la noblesse ! — Souffrez cela, et il