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CORIOLAN.

toutes ces sauvegardes contre la furie, opposeront — leur privilége et leur impunité vermoulue à ma haine — envers Marcius. Partout où je le trouverai, fût-ce — chez moi, sous la protection de mon frère, en dépit même — du droit hospitalier, je veux — plonger dans son cœur ma main farouche. Allez, vous, à la ville, — sachez quelle force l’occupe et quels sont les otages — destinés pour Rome.

premier soldat.

Est-ce que vous n’y viendrez pas ?

aufidius.

— Je suis attendu dans le bois de cyprès. — Je vous en prie (c’est au sud des moulins de la ville, vous savez), revenez me dire — comment vont les choses, pour que, sur leur marche, — je puisse accélérer la mienne.

premier soldat.

J’obéirai, monsieur.

Ils sortent.

SCÈNE XI.
[Rome. Une rue.]
Entrent Ménénius, Sicinius et Brutus.
ménénius.

L’augure me dit que nous aurons des nouvelles ce soir.

brutus.

Bonnes ou mauvaises ?

ménénius.

Peu conformes aux vœux du peuple, car il n’aime pas Marcius.

sicinius.

La nature apprend aux animaux même à reconnaître leurs amis.