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NOTES.

(11) Même idée en d’autres termes :

… Love knows, it is a greater grief
To bear love’s wrong than hate’s known injury.

« L’amitié sait que c’est une plus grande douleur — de subir l’outrage de l’amitié que l’injure prévue de la haine. »

Sonnet xxxiii, 40.

(12) Variante :

« Ton remords n’est pas un remède à ma douleur, tous tes regrets ne réparent pas ma perte. — Le chagrin de l’offenseur n’apporte qu’un faible soulagement — à celui qui porte la lourde croix de l’offense. — Ah ! mais ces larmes sont des perles que ton cœur répand, — et cette richesse-là est la rançon de tous tes torts. »

Sonnet xxxi, 34.

(13) C’est dans la dernière année du seizième siècle que le Marchand de Venise a été imprimé pour la première fois et publié en deux éditions différentes, l’une portant le nom d’un imprimeur, J. Roberts, l’autre le nom d’un libraire, Thomas Heyes. Le titre prolixe de cette seconde édition a été reproduit en tête de notre traduction[1]. — Dès le mois de juillet 1598, l’imprimeur avait fait enregistrer son droit au Stationer’s Hall, ainsi que l’atteste l’extrait suivant :

22 juillet 1598.

James Roberts.

Un livre du Marchand
de Venise, autrement appelé le
Juif de Venise. Pourvu qu’il
ne soit pas imprimé par ledit James
Roberts ou aucun autre, sans une licence obtenue préalablement
du très-honorabie Lord Chambellan.

Cette restriction, qui faisait dépendre l’impression de l’ouvrage

  1. Le lecteur a remarqué et admiré, comme moi, les charmants titres elzéviriens que la typographie Moulin a, dans cette édition même, placés en tête des principales pièces de Shakespeare. Ces titres, par la forme des caractères et par la coupe des lignes, donnent une idée parfaitement exacte des titres des éditions originales qui ont été tout exprès calqués au British Museum. La maison Pagnerre, fidèle à ses nobles traditions, n’a rien négligé pour que ce monument, élevé par des Français à la plus grande gloire de l’Angleterre, fût digne à la fois et de la France et de Shakespeare.