Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 15.djvu/328

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
328
SONNETS ET POÈMES.

sont traduits ici pour la première fois et qui ont par conséquent l’attrait d’une chose inédite. Devant ce morceau fruste, découvert par nous dans les fouilles d’une littérature disparue, il se sentira pris de la même curiosité respectueuse qu’il aurait devant le fragment de quelque marbre antique nouvellement exhumé. Et, en reconnaissant dans cette composition inachevée la main souveraine du maître, il s’écriera : Ceci est de Shakespeare, comme, devant un bas-relief du Parthénon, il s’écrie : Ceci est de Phidias.

« François-Victor Hugo. »

(23) Sous ce titre de fantaisie, le Pèlerin passionné, un libraire, nommé Thomas Jaggard, édita en 1599 les dix-huit pièces de vers ici réunies, après avoir mis le nom de Shakespeare en tête de cette compilation incohérente. La critique est aujourd’hui unanime pour déclarer que la plupart de ces pièces ont été faussement attribuées à notre poëte. C’est tout au plus si nous pouvons reconnaître la main du maître dans cinq ou six de ces opuscules, qui paraissent n’avoir été publiés sous ce nom glorieux que dans un but de spéculation frauduleuse.

(24) Ce sonnet, ainsi que la neuvième et la quatorzième pièce de vers, se retrouve avec de légères variantes dans la charmante comédie de Peines d’amour perdues.

(25) Cette belle ode, divisée en dix-sept strophes de quatre vers, parut pour la première fois en 1601 avec le nom de Shakespeare, dans un recueil publié par Robert Chester sous ce titre : Le martyr de l’amour ou Les Plaintes de Rosaline. L’authenticité n’en paraît pas douteuse.


fin des notes.