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EXTRAIT DE LA CHRONIQUE DE FROISSART.

— J’ai été roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine, et sire d’Irlande, environ xxii ans : laquelle royauté, seigneurie, sceptre, couronne et héritage, je résigne purement et quitement à mon cousin Henry de Lanclastre : et lui prie, en la présence de tous, qu’il prenne le sceptre.

Adonc tendit-il le sceptre au duc de Lanclastre : qui le prit et tantôt le bailla à l’archevêque de Cantorbie : lequel le prit. Secondement le roi Richard prit la couronne d’or sur son chef à deux mains, et la mit devant lui et dit :

— Henry, beau cousin, et duc de Lanclastre, je vous donne et rapporte cette couronne (de laquelle j’ai été nommé roi d’Angleterre) et, avec ce, toutes les droitures qui en dépendent.

Le duc de Lanclastre la prit : et fut là l’archevêque de Cantorbie tout appareillé : qui la prit ès mains du duc de Lanclastre. Ces deux choses faites, et la résignation ainsi consentie, le duc de Lanclastre appela un notaire public : et en demanda avoir lettres et témoins des prélats et des seigneurs qui là étaient. Et assez tôt après Richard de Bordeaux retourna au lieu dont il était issu. Et le duc de Lanclastre, et tous les seigneurs qui là étaient venus, montèrent à cheval : et firent emporter, en coffres et custodes, les deux joyaux solennels, dessus nommés, et furent mis en la Trésorerie de l’abbaye de Westmonstier (Westminster) : et retournèrent tous les seigneurs chacun en sa maison.


Du Parlement et assemblée de Westmonstier où Henry de Lanclastre fut publiquement accepté pour roi d’Angleterre.


En l’an de l’Incarnation de Notre Seigneur mil trois