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APPENDICE.

Bretagne entendit que le comte d’Erby, son neveu, le venait voir, il en fut grandement réjoui… Tant exploita le comte d’Erby qu’il vint à Nantes et là trouva le duc de Bretagne qui le recueillit moult liéement. Quand le comte d’Erby eut bien considéré la bonne volonté du duc, il se découvrit à lui d’aucune de ses besognes. Quand le duc de Bretagne entendit cette parole, si lui dit :

— Beau neveu, je vous conseille que vous croyiez les Londriens, car ils sont grands et puissants, et fera le roi Richard (qui mal se porte envers vous) ce qu’ils voudront : et je vous aiderai de navire, gendarmes, et arbalestiers pour les aventures des rencontres qui pourraient advenir sur mer.

De cette parole et offre remercia grandement le comte d’Erby le duc de Bretagne.


Comment le comte d’Erby arriva de Bretagne en Angleterre, comment il fut reçu des citoyens de Londres.


Cependant on fit toutes les pourvéances sur un havre de mer, et m’est avis que ce fut à Vannes : et là vinrent le duc et le comte : et quand il fut heure et que le vent fut bon pour aller en Angleterre, le comte d’Erby et toute sa route montérent en mer, et entrèrent ès vaisseaux ; et là y avaient en la compagnie trois vaisseaux, armés de gendarmes et d’arbalestiers, pour conduire ledit comte jusques en Angleterre. Le navire désancra du havre et entra en la mer : et tant cinglèrent qu’en deux jours et en deux nuits, ils vinrent prendre terre à Pleumonde[1] (Plymouth) et issirent hors des vaisseaux

  1. Ici encore le chroniqueur français est en désaccord avec les chroniques anglaises qui font débarquer Henry de Lancastre sur la côte orientale de l’Angleterre, à Ravenspurg.