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NOTES.

de Richard  II. Selon le moine d’Evesham et les annalistes Otterbourne et Walsingham, Richard se laissa volontairement mourir de faim dans la prison de Pomfret. — À en croire le manifeste publié par les Percys, lors de leur insurrection contre leur ancien allié Henry IV, Richard aurait été affamé par une lente torture de quinze jours. Cette conjecture est confirmée par les chroniqueurs contemporains Harding et Polydore Virgile. — Enfin, suivant le récit de Fabyan, corroboré par Hall et consacré par Holinshed, Richard fut assassiné dans son cachot par sir Piers d’Exton et huit hommes armés, à l’instigation du roi Henry IV qui, un jour, étant à table, dit en soupirant devant ses courtisans : « N’ai-je pas un ami fidèle qui me délivrera de celui dont la vie sera ma mort et dont la mort sera la préservation de ma vie ? » C’est cette version si tragique que Shakespeare a adoptée.

(27) La première partie de Henry IV, enregistrée au dépôt de la librairie anglaise (Stationer’s Hall) en février 1597, fut imprimée pour la première fois, sous format in-quarto, en 1398. Elle fut réimprimée successivement en 1599, en 1604, en 1608, en 1613 et en 1622, avant de trouver sa place dans l’édition in-folio de 1623. Ces six réimpressions distinctes attestent la continuité du succès obtenu par cet illustre drame historique.

La seconde partie de Henry IV fut enregistrée en même temps que Beaucoup de bruit pour rien, le 23 août 1600. Elle fut publiée la même année par les éditeurs Andrew Wise et William Aspley. Mais cette première édition ayant été imprimée avec une grande négligence, la scène viii notamment ayant été omise tout en entière, une seconde édition plus complète et plus correcte fut lancée presque immédiatement. La troisième édition, celle de 1623, contient un grand nombre de passages ajoutés par l’auteur au manuscrit primitif. Nous avons indiqué toutes ces additions dans les notes que le lecteur lira plus loin.

On ignore à quelle époque précise furent composées les deux parties de Henri IV. Mais il est certain qu’elles furent écrites l’une et l’autre avant l’année 1597. Ainsi que je l’ai dit à l’Introduction de ce livre, une des répliques de Falstaff dans la seconde scène de la seconde partie est restée inscrite, dans le texte de l’édition primitive, sous le nom d’Oldcastle : preuve évidente que le héros comique portait encore le nom du martyr protestant, quand cette seconde partie fut composée. D’un autre côté, nous savons que, dès février 1597, l’auteur avait substitué le nom de Falstaff au nom