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SCÈNE XVIII.

nous porterons nos armes concitoyennes et notre ardeur nationale — jusqu’en France. J’ai entendu un oiseau chanter cela, — et il m’a semblé que sa musique plaisait au roi. — Allons, venez-vous ?

Tous sortent. (83)

ÉPILOGUE

DIT PAR UN DANSEUR.


D’abord, ma crainte ; puis, ma révérence ; enfin, ma harangue. Ma crainte est votre déplaisir ; ma révérence est mon hommage ; et ma harangue est pour vous demander pardon. Si maintenant vous vous attendez à un beau discours, je suis perdu ; car ce que j’ai à dire est de ma propre composition ; et ce que je dois dire, en vérité, sera, je le crains, tout à mon détriment. Mais au fait, et à l’aventure !… Sachez donc (comme vous le savez fort bien) que j’ai paru récemment ici, à la fin d’une pièce malencontreuse, pour implorer votre indulgence à son égard et vous en promettre une meilleure. Je comptais effectivement m’acquitter envers vous avec celle-ci. Si, comme une mauvaise spéculation, elle reste sans succès, je fais faillite, et vous, mes chers créanciers, vous voilà en perte. J’ai promis de me trouver ici, et ici même j’abandonne ma personne à votre merci. Réduisez votre créance, je vous en paie une partie, et, comme nombre de débiteurs, je vous promets des trésors infinis.

Si mon langage ne peut vous induire à me donner quittance, voulez-vous que j’use de mes jambes ?… Mais non, ce serait vous payer en monnaie bien légère que de me tirer de ma dette par une gambade. Pourtant une conscience honnête doit offrir toute satisfaction possible, et c’est ce que je veux faire. Toutes les gentilles femmes ici m’ont pardonné ; si les gentilshommes n’en font pas autant, alors les gentilshommes ne sont pas d’ac-