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HENRY IV.

clarence, les larmes aux yeux.

— Me voici, frère, accablé.

le prince henry.

— Comment ! de la pluie sous notre toit, et pas dehors ! Comment va le roi ?

humphrey.

Excessivement mal.

le prince henry.

A-t-il appris les bonnes nouvelles ? — Dites-les-lui.

humphrey.

— C’est en les apprenant qu’il a changé si fort.

henry.

S’il est malade de joie, — il se rétablira sans médecine.

warwick.

— Pas tant de bruit, milords… Cher prince, parlez bas. — Le roi votre père est disposé à s’endormir.

clarence.

— Retirons-nous dans l’autre pièce.

warwick, au prince Henry.

— Votre Grâce daignera-t-elle venir avec nous ?

le prince henry.

— Non ; je vais m’asseoir ici et veiller près du roi.

Tous sortent, excepté le prince Henry.

— Pourquoi la couronne est-elle là, sur son oreiller, — elle, l’importune compagne de lit ? — Ô splendide perturbation ! anxiété d’or, — qui tiens les portes du sommeil toutes grandes ouvertes — à tant de nuits inquiètes !… Sire, vous dormez avec elle à présent, — mais pas aussi profondément, certes, ni aussi doucement — que celui qui, le front ceint d’un humble béguin, — ronfle toute la nuit. Ô Majesté ! — tu étreins celui qui te porte, — comme une riche armure, portée dans la chaleur du