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HENRY IV.

du ciel et contre lui — que vous les avez ameutés ici.

l’archevêque.

Mon bon lord de Lancastre, — je n’en veux pas ici à la paix de votre père ; — mais, comme je l’ai dit à milord de Westmoreland, — c’est ce temps de désordres qui, dans un sentiment instinctif, — nous réunit et nous groupe en masse monstrueuse — pour assurer notre salut. J’ai envoyé à Votre Grâce — l’exposé détaillé de nos doléances ; — la cour l’a rejeté avec dédain, — et c’est ce qui a fait naître cette hydre de guerre. — Mais son regard terrible peut être assoupi magiquement — par la concession de nos justes et légitimes demandes ; — et aussitôt notre loyale obédience, guérie de sa fureur, — se prosterne humblement aux pieds de la majesté.

mowbray.

— Sinon, nous sommes prêts à tenter la fortune, — tous jusqu’au dernier.

hastings.

Et quand nous succomberions ici, — nous avons des remplaçants pour renouveler notre tentative ; — s’ils échouent, ils en trouveront à leur tour ; — et ainsi naîtra une succession de révoltes ; — et cette querelle se transmettra d’héritiers en héritiers, — tant que l’Angleterre aura des générations.

lancastre.

— Vous êtes trop superficiel, Hastings, beaucoup trop superficiel — pour sonder les profondeurs des temps futurs.

westmoreland, au prince.

— Votre Grâce daignera-t-elle leur répondre directement — dans quelle mesure elle agrée leurs propositions ?

lancastre.

— Je les agrée toutes, et les approuve ; — et je jure ici, par l’honneur de mon sang, — que les intentions de