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SCÈNE XI.

SCÈNE XI.
[Une autre partie de la forêt.]
Entrent, d’un côté, Mowbray, l’Archevêque d’York, Hastings et autres révoltés ; de l’autre, le prince John de Lancastre, Westmoreland, des officiers et des gens de la suite.
lancastre.

— Vous êtes le bienvenu ici, mon cousin Mowbray. — Le bonjour à vous, gentil lord archevêque, — et à vous aussi, lord Hastings, et à tous ! — Milord d’York, vous aviez meilleure grâce, — au temps où votre troupeau, assemblé par la cloche, — faisait cercle autour de vous pour écouter avec révérence — vos commentaires sur le texte sacré, — qu’en ce jour où vous vous montrez à nous comme un homme de fer, — animant un ramas de rebelles avec votre tambour, — remplaçant la parole par l’épée et la vie par la mort. — L’homme qui trône dans le cœur d’un monarque — et qui fleurit au soleil de sa faveur, — pour peu qu’il abuse de la confiance du roi, — que de maux, hélas ! ne causera-t-il pas, — à l’ombre d’une telle grandeur ! Il en est de même de vous, — lord évêque. Qui n’a ouï dire — combien vous étiez haut placé dans le livre de Dieu ? — Pour nous, vous étiez l’orateur de son parlement, — la voix idéale de Dieu lui-même, — le véritable négociateur, l’intermédiaire — entre la grâce, la sainteté du ciel, — et nos grossières pensées. Oh ! qui ne croira — que vous mésusez de la majesté de vos fonctions, — quand vous employez la confiance et la grâce du ciel, — comme un perfide favori le nom de son prince, — à des actes déshonorants ? Vous avez soulevé, — avec la prétendue consécration de Dieu, — les sujets de mon père, son lieutenant ; — et c’est à la fois contre la paix