Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/363

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
SCÈNE V.

le prince henry.

Instruis-nous, page ; qu’est-ce que c’est que ce rêve-là, page ?

le page.

Eh bien, milord, Althée rêva qu’elle était délivrée d’un tison ardent ; et voilà pourquoi je l’appelle rêve d’Althée (61).

le prince henry, donnant de l’argent au page.

Cette explication vaut bien une couronne : voici pour toi, page.

poins.

Oh ! puisse une fleur si belle être préservée des vers !… Tiens, voilà six pennys pour te garantir.

bardolphe.

Si à vous tous vous ne le faites pas pendre, le gibet sera lésé.

le prince henry.

Et comment va ton maître, Bardolphe ?

bardolphe.

Bien, milord. Il a appris le retour en ville de Votre Grâce : voici une lettre pour vous.

poins.

Délivrée avec grand respect !… Et comment va l’été de la Saint-Martin, votre maître ?

bardolphe.

Bien de corps, monsieur.

poins.

Certes, la partie immortelle aurait besoin d’un médecin ; mais il ne s’en émeut point : ça a beau être malade, ça ne meurt pas.

le prince henry.

Je permets à cet apostème d’être aussi familier avec moi que mon chien : et il tient à son privilége ; car voyez comme il écrit.

Il remet la lettre à Poins.