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SCÈNE III.

hastings.

— Admettons que nos espérances, si bien conçues qu’elles semblent, — doivent aboutir à un avortement, admettons que nous n’ayons plus — un seul homme à attendre ; — je crois encore que nos forces sont assez considérables, — telles qu’elles sont, pour égaler celles du roi.

lord bardolphe.

— Quoi ! est-ce que le roi n’a que vingt-cinq mille hommes ?

hastings.

— À nous opposer, pas davantage ; non, pas même autant, lord Bardolphe. — Car, pour faire face aux périls criants, son armée — est divisée en trois corps : un, contre les Français ; — un autre, contre Glendower ; le troisième, forcément — dirigé contre nous. Ainsi, voilà ce roi débile — partagé en trois ; et ses coffres ne rendent plus — que le son creux de la misère.

l’archevêque.

— Qu’il rassemble ses forces éparses — pour nous accabler de toute sa puissance, — c’est ce qui n’est pas à craindre.

hastings.

S’il le fait, — il laisse ses derrières sans défense, les Français et les Gallois — aboyant à ses talons. Ne craignez rien.

lord bardolphe.

— Qui doit, selon toute apparence, diriger ses forces contre nous ?

hastings.

— Le duc de Lancastre et Westmoreland. — Lui-même et Harry Monmouth marchent contre les Gallois. — Mais quel est le lieutenant qu’il oppose aux Français,