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SCÈNE II.

l’exempt.

Lui-même, milord ; mais il a depuis rendu de grands services à Shrewsbury, et j’ai ouï dire qu’il va se rendre en mission auprès de lord John de Lancastre.

le grand juge.

Comment, à York ? Rappelez-le.

l’exempt, appelant.

Sir John Falstaff !

falstaff.

Page, dis-lui que je suis sourd.

le page, à l’exempt.

Parlez plus haut : mon maître est sourd.

le grand juge.

Je suis sûr qu’il l’est à toute bonne parole… Allez, tirez-le par le coude ; il faut que je lui parle.

l’exempt.

Sir John !

falstaff.

Quoi ! jeune drôle, mendier ainsi ! Est-ce qu’il n’y a pas de guerres ? pas d’emploi ? Est-ce que le roi n’a pas besoin de sujets ? la rébellion, de soldats ? Bien qu’il n’y ait d’honneur que dans un seul parti, il y a plus de déshonneur à mendier qu’à servir dans le plus mauvais parti, fût-il au plus haut degré flétri par le nom de rébellion.

l’exempt.

Vous vous méprenez sur moi, monsieur.

falstaff.

Eh ! monsieur, ai-je dit que vous étiez un honnête homme ? Mon double titre de chevalier et de guerrier mis de côté, j’en aurais menti par la gorge si j’avais dit ça.

l’exempt.

Eh bien, je vous en prie, monsieur, mettez de côté votre double titre de chevalier et de guerrier, et per-