Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
332
HENRY IV.

gratté sur les dalles de Pomfret ; — il dérive du ciel sa querelle et sa cause ; — il dit à tous qu’il veut sauver une terre ensanglantée, — qui râle sous la puissance de Bolingbroke ; — et petits et grands se pressent sur ses pas.

northumberland.

— Je savais cela déjà ; mais, à vrai dire, — ma douleur présente l’avait effacé de mon souvenir. — Entrez avec moi ; et que chacun donne son avis — sur le meilleur moyen d’assurer notre salut et notre vengeance ; — expédions des courriers et des lettres, et faisons-nous vite des amis. — Jamais ils ne furent plus rares, et jamais plus nécessaires.

Ils sortent.

SCÈNE II.
[Londres. Une rue.]]
Entre sir John Falstaff, suivi d’un petit page portant son épée et son bouclier.
falstaff.

Corbleu ! géant, que dit le docteur de mon oncle ?

le page.

Il a dit, messire, que l’onde en elle-même était une onde bonne et saine ; mais que la personne qui l’avait lâchée pouvait avoir plus de maladies qu’elle ne se figurait.

falstaff.

Les gens de toute espèce se font gloire de me narguer. La cervelle de ce stupide tas de boue, qu’on appelle l’homme, ne saurait concevoir rien de risible qui ne soit inventé par moi ou sur moi. Je ne suis pas seulement