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HENRY IV.

gentilhomme bien né et de bonne renommée, — qui m’a spontanément donné ces nouvelles pour vraies.

northumberland.

— Voici mon serviteur Travers que j’ai envoyé — mardi dernier à la recherche des nouvelles.

lord bardolphe.

— Milord, je l’ai devancé en chemin ; — il ne sait rien de certain — que ce qu’il peut avoir appris de moi.


Entre Travers.
northumberland.

— Eh bien, Travers, quelles bonnes nouvelles arrivent avec vous ?

travers.

— Milord, sir John Umfreville m’a fait rebrousser chemin — avec de joyeuses nouvelles ; et, étant mieux monté que moi, — il m’a devancé. Après lui est arrivé, à franc étrier, — un gentilhomme presque épuisé de fatigue, — qui s’est arrêté près de moi pour laisser respirer son cheval ensanglanté : — il m’a demandé le chemin de Chester, et je lui — ai demandé des nouvelles de Shrewsbury. — Il m’a dit que la rébellion avait eu mauvaise chance, — et que l’éperon du jeune Harry Percy était refroidi. — Sur ce, il a lâché la bride à son cheval agile, — et, se penchant en avant, il a enfoncé le fer de ses talons — jusqu’à la mollette dans les flancs haletants — de la pauvre bête : et, partant ainsi — sans attendre d’autres questions, — il semblait dans son élan dévorer le chemin.

northumberland.

Hein ? Répète ! — Il t’a dit que l’éperon du jeune Harry Percy était refroidi ? — que l’ardent Hotspur était froid ? que la rébellion — avait eu mauvaise chance ?

lord bardolphe.

Milord, écoutez, — si mon jeune lord, votre fils, n’a