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HENRY IV.

— au milieu de mes familiers ! Pourquoi la Rumeur est-elle ici ? — Je cours devant la victoire du roi Harry — qui, dans la plaine sanglante de Shrewsbury, — a écrasé le jeune Hotspur et ses troupes, — éteignant la flamme de la téméraire rébellion — dans le sang même des rebelles. Mais à quoi pensé-je — de commencer ainsi par dire la vérité ? Mon rôle est — de répandre le bruit que Harry Monmouth a succombé — sous l’épée furieuse du noble Hotspur ; — et que le roi devant le courroux de Douglas — a courbé sa tête sacrée jusqu’à la tombe. — Voilà le rapport que j’ai propagé dans les villes paysannes — entre le royal champ de bataille de Shrewsbury — et cette enceinte délabrée de pierres vermoulues — où le père d’Hostpur, le vieux Northumberland, — fait le malade. Les courriers arrivent haletants, — et ils n’apportent pas d’autres nouvelles — que celles qu’ils ont apprises de moi. Interprètes de la Rumeur, — ils apportent les flatteuses consolations du mensonge, plus cruelles que la rigoureuse vérité.

Elle sort.

SCÈNE I.
[Wackworth. L’entrée du château de Northumberland.]
Le portier est devant la porte. Entre Lord Bardolphe.
lord bardolphe.

— Qui garde la porte ici ? Holà !… Où est le comte !

le portier.

— Qui annoncerai-je ?

lord bardolphe.

Dites au comte — que lord Bardolphe l’attend ici.

le portier.

— Sa Seigneurie se promène dans le jardin. — Que