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SCÈNE XIX.

le prince john.

— Voilà bien la plus étrange histoire que j’aie jamais entendue.

le prince henry.

— Voilà bien aussi le plus étrange gaillard, frère John. — Allons, porte fièrement ton bagage sur ton dos ! — Pour ma part, si un mensonge peut te faire du bien, — je le dorerai des plus beaux termes que je pourrai.

On sonne la retraite.

— La trompette sonne la retraite ; la journée est à nous. — Venez, frère, allons jusqu’à l’extrémité du champ de bataille, — afin de voir quels de nos amis sont vivants, et quels sont morts. —

Sortent le prince Henry et le prince John.
falstaff.

Je vais les suivre soi-disant pour avoir ma récompense. Celui qui me récompensera, que Dieu le récompense ! Si je deviens grand, je diminuerai ; car je me purgerai, je renoncerai au vin, et je vivrai proprement, comme le doit un noble seigneur.

Il sort, emportant le corps d’Hotspur.

SCÈNE XIX.
[La tente royale.]
Les trompettes sonnent. Entrent le Roi Henry, le Prince Henry, le Prince John, Westmoreland et d’autres lords, suivis de Worcester et de Vernon, prisonniers.
le roi.

— Ainsi la rébellion a toujours trouvé son châtiment. — Malveillant Worcester ! ne t’avions-nous pas chargé de paroles de grâce, — de clémence et d’amour pour tous ? — Tu as perverti le sens de nos offres, — et abusé de la confiance de ton neveu. — Trois chevaliers, tués